Meursault 1er cru Les Charmes
L’Appellation Charmes représente une superficie de 31 hectares sur la Commune de Meursault.
La vigne de Meursault 1er Cru les Charmes Vieille Vigne que nous exploitons depuis 1992 est en métayage à moitié (50% de la récolte pour le propriétaire, 50% de la récolte pour le locataire) . Sa superficie est de 0.18 ha. Cette vigne a été plantée par mon grand père en 1913. L’encépagement est 100% chardonnay.
Production annuelle : environ 500 litres en bouteilles et magnums.
La vigne est cultivée en culture biologique non certifiée
Le sous-sol est composé d’un soubassement de roches en plaquettes.
Notre élevage en fût d’un vin permet de préserver l’expression du Terroir.
C’est un vin très riche et concentré, de l’étoffe d’un Grand Cru, à conserver en cave pour vieillissement.
Dégustation
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Malgré l’âge avancé de ces pieds de vigne, la robe est toujours aussi jeune, plus encore que nombre d’autres. Le nez lui aussi respire une jeunesse insolente, peut être le nez le plus jeune de l’ensemble de la production en blancs. Ça sent l’herbe, la tige de fleurs, une infusion froide genre tilleul-menthe ou camomille, eau de lavande, eau de menthe, eau de cerfeuil, d’autres eaux de plantes ou d’herbes à définir par un botaniste. Au fond du verre, en fouillant et en fouillant encore, cachés sous un monceau de végétal printanier, on devine plus qu’on ne les sent vraiment, la poire, la pêche blanche et la pomme entre Golden pour la douceur et Reinette pour l’acidité, pépins de pomme et de poire, un peu de lait bien froid, un peu de beurre comme glacé, voilà, un bébé dans ses langes.
Bouche ample, matière on ne peut plus volumineuse, matière grasse, coulis de fruits perclus de poivres, une générosité constante, une opulence même, le coulis de poire est crémeux, comme mélangé à la crème fraîche et à la banane, le coulis de pêche est marqué d’agrumes entre fruit de la passion, orange maltaise ou sanguine, le coulis d’abricot est chargé de coriandre, contradiction qui pourtant ici fonctionne, comme on l’a vu ailleurs, le safran est là tout comme le curry, le ras el-hanout tout comme les quatre épices, le piment d’Espelette et le gingembre confit, une note de raisin de Corinthe encore blond, une superbe acidité qui fait parler le vin, le rend ultra bavard, cette masse est en perpétuelle dynamique, ça déménage.
La finale est à la hauteur, ample, généreuse, interminable, la persistance explose dans le corps dans un feu d’artifice dune généreuse puissance, on reste admiratif, impressionné. 98+. Plus Grand Cru que jamais et cette année, il rappelle le plus grand de tous.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Robe or très clair, lumineuse et translucide. Le nez requière de la patience, les arômes se font attendre, c’est la structure ressentie qui s’impose d’abord et surtout, un nez dense qui laisse deviner une matière considérable, la poire réussit la première à s’extraire péniblement de cette masse, elle est entourée d’un halo frais de fleurs blanches et d’herbes hautes, on devine sans pour autant pouvoir clairement les identifier que ces fleurs apportent avec elles fraîcheur et agrumes, on croit, mais rien n’est moins sûr, identifier le kiwi, le citron dont on n’arrive pas à identifier la couleur, le pamplemousse, la clémentine mais rien n’apparait vraiment comme évident. La sensualité du terroir progresse doucement et on découvre des arômes pâtissiers typiques du cru, des miels, des caramels, une Madeleine ici, un financier là, la crème pâtissière, le flan aux œufs, le puits d’amour ou le Saint-Honoré, les fleurs blanches s’ouvrent avec l’aération, la fraîcheur persiste et lavande, cerfeuil et aneth font désormais partie du tableau.
Bouche ample, toucher souple malgré la très grande densité de la matière, poire toujours mâtinée d’abricot, pomme caramélisée mâtinée d’orange, pamplemousse très mûr mâtiné de coriandre, un soupçon de fruit de la passion, la mandarine se précise accompagnée de radis noir et d’une pointe de céleri, la cardamome verte, le poivre vert, le bâton de réglisse, l’écorce de chêne (pas celui de l’élevage), malgré les quelques saveurs identifiées, l’ensemble reste massif et recroquevillé sur lui-même, c’est surtout de force dont il est question, de concentration, de puissance. A noter que le fruit croît de manière sensible à l’oxydation mais on ne parle pas d’agiter le verre deux minutes, non, on parle d’une grosse heure de carafe.
La profondeur et la puissance telluriques que révèle la finale ne peuvent surprendre en fin de dégustation, c’était largement attendu, poire, abricot et orange parviennent à s’exprimer dans la longueur, interminable par ailleurs, et dans la persistance impressionnante mais tout cela était attendu à l’issue de la dégustation de l’ensemble de la gamme. 98+. Une double côte de veau aux cèpes et aux copeaux de truffe blanche dans une quinzaine d’années ou une tourte aux ris de veau et au foie gras, un turbot sauce hollandaise, un homard rôti au beurre blanc, du classique en somme.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Nez sensuel, miel, cannelle, noix de muscade, très typé Meursault, fruits confits avec la pomme, l’ananas, la mangue, l’orange, les éléments pâtissiers comme la tuile, les biscuits cuillère, la poudre d’amande, dans les fruits on peut encore mentionner la grenade, le noyau d’abricot, la rhubarbe confite, une ambiance de fleurs exotiques précède des parfums musqués qui évoquent certains parfums de Guerlain ou l’Opium de Dior. Enfin, zestes de pamplemousse, de mandarine et d’orange, orange et coing confits.
Bouche de grande ampleur à la chair marquée par les épices, mélange complexe de plantes aromatiques et d’épices, citons la verveine, la salade Roquette, le safran, le curry, la noix de muscade, le gingembre confit, le citron jaune, le citron vert, le kiwi, le radis noir et le bâton de réglisse.
Finale intense, vibratoire et profonde, tellurique comme souvent avec ces ultra vieilles vignes, une sorte de voyage au centre de la terre, le vin parvient à rester sapide, malgré la masse et le poids de la matière, à nouveau un très grand moment.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Dès le premier nez la cause est entendue, c’est de nouveau à un grand cru qu’on a affaire, c’est
presque tous les ans le cas et en particulier pour ce 2020. La profondeur aujourd’hui abyssale des racines se transcrit dans la manière dont on pourrait décrire le nez, insondable ! C’est aussi la raison d’une telle fraîcheur, elles ont facilement triomphé des millésimes secs que furent 2005 ou 2009, presque 15 ans après, 15 ans de plus pour ces vignes qui ont fêté leurs 100 ans en 2013, si elles avaient trouvé la fraîcheur alors, que dire aujourd’hui si ce n’est que leur tâche en a été rendue encore plus facile … Une poire confite, un coing confit, une pêche jaune magnifique, un ananas qui l’est tout autant, une orange confite, bergamote et encens, huiles sublimes faites de noisettes, de sésame, de noix de cajou, de cacahuètes, de baie de genièvre, d’un camphre magique, d’un encens rendu liquide.
Bouche extraordinaire de souplesse, de sensualité, la mangue, l’orange, l’ananas, la banane, l’abricot, la pêche jaune dans une tarte sortie du four copieusement beurrée, huiles et extraits de ces fruits, florilège d’épices et notamment les quatre épices, le poivre Sichuan, ici aussi safran, curry, pointe de cumin… Le genre de bouteille avec laquelle il est recommandé de passer du temps, celui qui vous permettra de vous perdre dans le bonheur qu’offre ce vin.
Finale grandiose, encore plus interminable que les Genevrières et ça n’est pas peu dire, occupation totale de l’espace, on en a dans les genoux et jusqu’à la plante des pieds, énorme mais tout le temps majestueux et sophistiqué.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
106 ans et peu ou prou, toutes leurs dents, remercions ces vieilles dames d’être encore capable d’une performance à de telles hauteurs. Une fois n’est pas coutume, les vieilles vignes de Charmes ayant pris l’habitude depuis de nombreuses années d’un certain mimétisme avec l’esprit du Batard-Montrachet, ça serait plutôt à une synthèse entre les Caillerets et le Chevalier de Puligny à laquelle on a droit cette année. L’élégance, le côté diaphane, aérien du Cailleret avec cette minéralité toute en dentelle et la verticalité, la droiture, la pureté minérale du Chevalier. Ces vieilles vignes font en 2019 preuve d’une jeunesse insolente, l’élevage, avec son cortège à peine identifiable de fruits secs, d’épices douces et de café au lait, s’efface derrière la fraîcheur et la pureté de ce vin, les fruits blancs sont chuchotés, à peine audibles tant ce sont les herbes fines qui dominent le nez et des fleurs des champs qu’on aimerait bien savoir nommer.
Bouche avec des fruits blancs qu’on attendait pas si matures, si opulents, si sensuels, poire archi mûre entre Passe Crassane et Williams, pomme Reinette nimbée d’un caramel délicat, abricot très mûr et tarte à l’abricot et à la pâte d’amande, la gourmandise de la matière n’enlevant rien à la fraîcheur du nez, écorce d’orange, écorce, bâton de réglisse, une espèce de beurre de miel, on pense déjà à la Hollandaise, la finale résonne longtemps dans la poitrine du dégustateur, avec les harmoniques graves d’un gong Tibétain, à moins que ce ne soient celle d’une abbatiale Cistercienne. Patience et longueur de temps faisant mieux que force et que rage, envisagez les troisième et plutôt quatrième décade des années 2000 pour utiliser le tire bouchon. Turbot braisé et risotto à la truffe blanche, le même sauce Hollandaise et Noirmoutiers vapeur.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Comme on pouvait s’y attendre, le Charmes 1913 n’est pas disposé à nous raconter une foule d’histoires en ce 17 novembre 2019, Monsieur dort, on le dérange. On perçoit bien cette élégance, ce miel sensuel et raffiné, cette violette subtile qui nous rappelle d’ illustres voisins d’une colline toute proche, on comprend que ce Charmes dont les racines sont dans une zone au sous-sol que ne peuvent atteindre que les très vieilles vignes, n’a pas vécu le millésime de la même manière que les autres.
Au fond, à cet âge canonique, y-a-t-il une vraie différence d’un millésime à l’autre, pas sûr, il serait intéressant de mettre côte à côte un 2013 et un 2010, ou un 2007 et un 2005, millésimes antinomiques et pourtant, il y a fort à parier que les différences soient infinitésimales. La bouche propose beaucoup de fruit, mandarine, pêche de vigne, orange, mirabelle confite, confiture de raisin, jus de prune jaune et des épices, genièvre, bâton de réglisse mais aussi thé vert Japonais. La longueur est évidemment là, mais le vin est toujours en construction, il prendra son temps et le vôtre.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Concentré, dense, massif et sérieux, comme le Charmes tout à l’heure, jugement réservé, laissons faire le vin. Terre, champignons, girolles, cèpes, fruits blancs sublimes entre pêche blanche et poire, des fleurs, des arbres, acacia, mimosa, oeillets blancs, lys, miel de Causse, résine, violette, tabac de Virginie et tabac Turc, un côte Moyen-oriental avec une note musquée, une noix de muscade, une rasade de cinq épices, vraiment complexe, fumée, cardamome, métal-fonte, écorce….. Bouche avec un fruit juste énorme, une Passe Crassane, une Williams, une Boskoop, une Golden, masse de vin à la maturité fantastique, on avance dans les profondeurs de la matière d’une densité phénoménale sans dureté, finale colossale, que dire !
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Comme pour leurs plus jeunes compagnes, ces vénérables vignes de Charmes regardent davantage du côté des Perrières que de celui du Batard, vers lequel s’établit usuellement la correspondance. C’est le côté hiératique, résolument yang du millésime qui porte l’expression vers le haut de la colline. Vin au nez profond, arômes concentrés de fruits blancs et de fruits confits, c’est dense, c’est aussi très pur, l’intégration du boisé est juste parfaite laissant s’exprimer toute la fraîcheur du vin. Il y a un côté viande blanche, un côté gibier à plumes aussi, épices subtiles et complexes, genièvre, Sitchuan, voir cardamome et gingembre. La bouche est d’une grande générosité de fruit, raisin, poires, Comice à Williams, allonge phénoménale (pas la première fois), persistance de grand cru. Un instant je voudrais m’arrêter sur ce grand cépage qu’est le chardonnay, pour dire, et c’est le plus grand hommage qu’on puisse rendre, tant à lui qu’au vigneron, que jamais on ne pense à lui comme cépage, comme finalité en soi, non, il est le média idéal, il est le serviteur zélé du millésime et du terroir, privilégiant ici l’un, tantôt l’autre, souvent les deux, fidèle traducteur de ce qui s’est produit.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
On a évoqué dans la courte introduction les millésimes 2005 et 2009, où ces vieilles vignes ont fait merveille. Logique qu’elles ré-éditent l’exploit en 2015, millésime qui partage plusieurs points communs avec ses deux aînés. Nez raffiné et profond, grande pureté de fruit, la référence au Batard, voir au Montrachet vient immédiatement à l’esprit. Densité, concentration mais toujours d’une grande fraîcheur, il y a tout, fleurs, fruits pochés, fruits confits, agrumes….. goayave, raisin, poire, lactique raffiné comme une Chantilly légère parfumée à la violette. La matière en bouche est vraiment difficile à déplacer tant elle est démesurée, aucune lourdeur, aucune trace de charge alcoolique excessive, le fruit fait constamment jeu égal avec la structure. Lorsque vient la finale, après un formidable coup de poing en plein sternum, la persistance est irréelle et les équilibres parfaits durant cette bonne minute et demie que dure le phénomène. On croît rêver et pourtant, tout cela est bien réel.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Nez concentré, fruits blancs-Boskop-poire Williams, miel de montagne, caramel, quatre-quarts-frangipane, anis, fleurs-violette. Très massif, profond et sérieux, marqué par le minéral de la roche, l’aromatique du vin se rafraîchit considérablement à l’oxydation, rendant les fruits plus rieurs, grande allure type Batard-Montrachet. Beaucoup de fruit en bouche, charnu et dense, reste ample et élastique malgré la concentration de matière, longueur superlative, très grand vin en devenir, avec une persistance de fruit bien au-delà de la finale.
Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
L’aération change complètement la donne et obtient que le vin se libère de ses chaînes. Nez de beurre frais, praline, fleurs, sophistiqué et classieux, tendance le Batard de Puligny (ce que ce vin évoque à chaque millésime, y compris dans celui ci).
Fruits blancs et jaunes, banane écrasée, yogourt, poire Comice, miel de lavande, une seconde j’ai vu passer de nouveau un grand riesling Allemand. Bouche avec du jus et de l’énergie, fruits blancs, agrumes- citron vert-goayave-kiwi, quelque chose de salé, pourrait évoluer comme un 2008, mais à pas plus lents. La finale, droite, intense et sérieuse ferait penser à un cocktail avec de la Perrière et du Chevalier. Possiblement un grand vin, verdict à une échéance inconnue.
La vendange 2013 sera le centième pour ces vignes. Là où bon nombre de vignerons écrivent ce « logo vendeur » sur leurs étiquettes, ici, je crois qu’on a le droit. L’expression d’un Meursault Charmes, est un peu dépassée par le caractère colossal du vin qui, subrepticement, monte la colline en direction de son voisin du nord. L’esprit de 2011, l’âge des vignes, dont on comprend qu’elles sont au contact de la roche, tout concoure à rendre le vin plus froid, gommant une partie de la sensualité du Charmes, mettant en avant le caractère magnifiquement psychorigide de la Perrière.
Nez empyreumatique, dense, concentré, se livre peu, ce qui paraît sain. on sent des agrumes dans le paysage, mais ils sont vraiment cachés derrière, kiwi, fruit de la passion, orange sanguine. La bouche déménage, j’écris « assez colossal le mec », mais le côté savoureux, finalement très équilibré de la bouche, dans le cadre d’une tension permanente, fait penser que les choses ne peuvent que bien se passer durant la garde, car il est bien évident que ce vin ne doit pas être bu avant une bonne dizaine d’années de cave. Longueur impressionnante, voir intimidante, le monstre doit s’assagir.
On pensait être arrivé à une profondeur extrême, mais nous voici rendus aux abysses même de la planète, dans les fosses insondables des îles Marianne. Le nez est en effet abyssal et la minéralité intimidante. Fruits blancs, fruits secs, noisette, pignons, amande grillée (et pas par l’élevage), fleurs blanches et jaunes, nougat.
Bouche fruit, raisin, pêche blanche à jaune, aucune lourdeur dans ce vin, uniquement de la force, la finale est indescriptible, tout ce que je peux en dire, c’est que l’envahissement est total et que je peux mesurer objectivement, au moins deux minutes de persistance. Qu’est-ce qu’un très grand vin si celui ci n’en est pas un ? Je devrais mettre 100, disons que je mets le maximum que vous mettriez si vous étiez renversé par des vieilles vignes de Charmes.
Fleurs, violette, nougat, chocolat au lait, champignons, viande de veau, praline, charnel. La bouche est énorme, jus et fruit monstres, des couches de matière superposées, encore praline, os de veau, lactique, porcelet-agneau de lait, on pense au roi du coin, je note pour finir : Ca déménage. Très grand vin.
- + 2023
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Malgré l’âge avancé de ces pieds de vigne, la robe est toujours aussi jeune, plus encore que nombre d’autres. Le nez lui aussi respire une jeunesse insolente, peut être le nez le plus jeune de l’ensemble de la production en blancs. Ça sent l’herbe, la tige de fleurs, une infusion froide genre tilleul-menthe ou camomille, eau de lavande, eau de menthe, eau de cerfeuil, d’autres eaux de plantes ou d’herbes à définir par un botaniste. Au fond du verre, en fouillant et en fouillant encore, cachés sous un monceau de végétal printanier, on devine plus qu’on ne les sent vraiment, la poire, la pêche blanche et la pomme entre Golden pour la douceur et Reinette pour l’acidité, pépins de pomme et de poire, un peu de lait bien froid, un peu de beurre comme glacé, voilà, un bébé dans ses langes.
Bouche ample, matière on ne peut plus volumineuse, matière grasse, coulis de fruits perclus de poivres, une générosité constante, une opulence même, le coulis de poire est crémeux, comme mélangé à la crème fraîche et à la banane, le coulis de pêche est marqué d’agrumes entre fruit de la passion, orange maltaise ou sanguine, le coulis d’abricot est chargé de coriandre, contradiction qui pourtant ici fonctionne, comme on l’a vu ailleurs, le safran est là tout comme le curry, le ras el-hanout tout comme les quatre épices, le piment d’Espelette et le gingembre confit, une note de raisin de Corinthe encore blond, une superbe acidité qui fait parler le vin, le rend ultra bavard, cette masse est en perpétuelle dynamique, ça déménage.
La finale est à la hauteur, ample, généreuse, interminable, la persistance explose dans le corps dans un feu d’artifice dune généreuse puissance, on reste admiratif, impressionné. 98+. Plus Grand Cru que jamais et cette année, il rappelle le plus grand de tous.
- + 2022
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Robe or très clair, lumineuse et translucide. Le nez requière de la patience, les arômes se font attendre, c’est la structure ressentie qui s’impose d’abord et surtout, un nez dense qui laisse deviner une matière considérable, la poire réussit la première à s’extraire péniblement de cette masse, elle est entourée d’un halo frais de fleurs blanches et d’herbes hautes, on devine sans pour autant pouvoir clairement les identifier que ces fleurs apportent avec elles fraîcheur et agrumes, on croit, mais rien n’est moins sûr, identifier le kiwi, le citron dont on n’arrive pas à identifier la couleur, le pamplemousse, la clémentine mais rien n’apparait vraiment comme évident. La sensualité du terroir progresse doucement et on découvre des arômes pâtissiers typiques du cru, des miels, des caramels, une Madeleine ici, un financier là, la crème pâtissière, le flan aux œufs, le puits d’amour ou le Saint-Honoré, les fleurs blanches s’ouvrent avec l’aération, la fraîcheur persiste et lavande, cerfeuil et aneth font désormais partie du tableau.
Bouche ample, toucher souple malgré la très grande densité de la matière, poire toujours mâtinée d’abricot, pomme caramélisée mâtinée d’orange, pamplemousse très mûr mâtiné de coriandre, un soupçon de fruit de la passion, la mandarine se précise accompagnée de radis noir et d’une pointe de céleri, la cardamome verte, le poivre vert, le bâton de réglisse, l’écorce de chêne (pas celui de l’élevage), malgré les quelques saveurs identifiées, l’ensemble reste massif et recroquevillé sur lui-même, c’est surtout de force dont il est question, de concentration, de puissance. A noter que le fruit croît de manière sensible à l’oxydation mais on ne parle pas d’agiter le verre deux minutes, non, on parle d’une grosse heure de carafe.
La profondeur et la puissance telluriques que révèle la finale ne peuvent surprendre en fin de dégustation, c’était largement attendu, poire, abricot et orange parviennent à s’exprimer dans la longueur, interminable par ailleurs, et dans la persistance impressionnante mais tout cela était attendu à l’issue de la dégustation de l’ensemble de la gamme. 98+. Une double côte de veau aux cèpes et aux copeaux de truffe blanche dans une quinzaine d’années ou une tourte aux ris de veau et au foie gras, un turbot sauce hollandaise, un homard rôti au beurre blanc, du classique en somme. - + 2021
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Nez sensuel, miel, cannelle, noix de muscade, très typé Meursault, fruits confits avec la pomme, l’ananas, la mangue, l’orange, les éléments pâtissiers comme la tuile, les biscuits cuillère, la poudre d’amande, dans les fruits on peut encore mentionner la grenade, le noyau d’abricot, la rhubarbe confite, une ambiance de fleurs exotiques précède des parfums musqués qui évoquent certains parfums de Guerlain ou l’Opium de Dior. Enfin, zestes de pamplemousse, de mandarine et d’orange, orange et coing confits.
Bouche de grande ampleur à la chair marquée par les épices, mélange complexe de plantes aromatiques et d’épices, citons la verveine, la salade Roquette, le safran, le curry, la noix de muscade, le gingembre confit, le citron jaune, le citron vert, le kiwi, le radis noir et le bâton de réglisse.
Finale intense, vibratoire et profonde, tellurique comme souvent avec ces ultra vieilles vignes, une sorte de voyage au centre de la terre, le vin parvient à rester sapide, malgré la masse et le poids de la matière, à nouveau un très grand moment. - + 2020
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Dès le premier nez la cause est entendue, c’est de nouveau à un grand cru qu’on a affaire, c’est
presque tous les ans le cas et en particulier pour ce 2020. La profondeur aujourd’hui abyssale des racines se transcrit dans la manière dont on pourrait décrire le nez, insondable ! C’est aussi la raison d’une telle fraîcheur, elles ont facilement triomphé des millésimes secs que furent 2005 ou 2009, presque 15 ans après, 15 ans de plus pour ces vignes qui ont fêté leurs 100 ans en 2013, si elles avaient trouvé la fraîcheur alors, que dire aujourd’hui si ce n’est que leur tâche en a été rendue encore plus facile … Une poire confite, un coing confit, une pêche jaune magnifique, un ananas qui l’est tout autant, une orange confite, bergamote et encens, huiles sublimes faites de noisettes, de sésame, de noix de cajou, de cacahuètes, de baie de genièvre, d’un camphre magique, d’un encens rendu liquide.
Bouche extraordinaire de souplesse, de sensualité, la mangue, l’orange, l’ananas, la banane, l’abricot, la pêche jaune dans une tarte sortie du four copieusement beurrée, huiles et extraits de ces fruits, florilège d’épices et notamment les quatre épices, le poivre Sichuan, ici aussi safran, curry, pointe de cumin… Le genre de bouteille avec laquelle il est recommandé de passer du temps, celui qui vous permettra de vous perdre dans le bonheur qu’offre ce vin.
Finale grandiose, encore plus interminable que les Genevrières et ça n’est pas peu dire, occupation totale de l’espace, on en a dans les genoux et jusqu’à la plante des pieds, énorme mais tout le temps majestueux et sophistiqué. - + 2019
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
106 ans et peu ou prou, toutes leurs dents, remercions ces vieilles dames d’être encore capable d’une performance à de telles hauteurs. Une fois n’est pas coutume, les vieilles vignes de Charmes ayant pris l’habitude depuis de nombreuses années d’un certain mimétisme avec l’esprit du Batard-Montrachet, ça serait plutôt à une synthèse entre les Caillerets et le Chevalier de Puligny à laquelle on a droit cette année. L’élégance, le côté diaphane, aérien du Cailleret avec cette minéralité toute en dentelle et la verticalité, la droiture, la pureté minérale du Chevalier. Ces vieilles vignes font en 2019 preuve d’une jeunesse insolente, l’élevage, avec son cortège à peine identifiable de fruits secs, d’épices douces et de café au lait, s’efface derrière la fraîcheur et la pureté de ce vin, les fruits blancs sont chuchotés, à peine audibles tant ce sont les herbes fines qui dominent le nez et des fleurs des champs qu’on aimerait bien savoir nommer.
Bouche avec des fruits blancs qu’on attendait pas si matures, si opulents, si sensuels, poire archi mûre entre Passe Crassane et Williams, pomme Reinette nimbée d’un caramel délicat, abricot très mûr et tarte à l’abricot et à la pâte d’amande, la gourmandise de la matière n’enlevant rien à la fraîcheur du nez, écorce d’orange, écorce, bâton de réglisse, une espèce de beurre de miel, on pense déjà à la Hollandaise, la finale résonne longtemps dans la poitrine du dégustateur, avec les harmoniques graves d’un gong Tibétain, à moins que ce ne soient celle d’une abbatiale Cistercienne. Patience et longueur de temps faisant mieux que force et que rage, envisagez les troisième et plutôt quatrième décade des années 2000 pour utiliser le tire bouchon. Turbot braisé et risotto à la truffe blanche, le même sauce Hollandaise et Noirmoutiers vapeur. - + 2018
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Comme on pouvait s’y attendre, le Charmes 1913 n’est pas disposé à nous raconter une foule d’histoires en ce 17 novembre 2019, Monsieur dort, on le dérange. On perçoit bien cette élégance, ce miel sensuel et raffiné, cette violette subtile qui nous rappelle d’ illustres voisins d’une colline toute proche, on comprend que ce Charmes dont les racines sont dans une zone au sous-sol que ne peuvent atteindre que les très vieilles vignes, n’a pas vécu le millésime de la même manière que les autres.
Au fond, à cet âge canonique, y-a-t-il une vraie différence d’un millésime à l’autre, pas sûr, il serait intéressant de mettre côte à côte un 2013 et un 2010, ou un 2007 et un 2005, millésimes antinomiques et pourtant, il y a fort à parier que les différences soient infinitésimales. La bouche propose beaucoup de fruit, mandarine, pêche de vigne, orange, mirabelle confite, confiture de raisin, jus de prune jaune et des épices, genièvre, bâton de réglisse mais aussi thé vert Japonais. La longueur est évidemment là, mais le vin est toujours en construction, il prendra son temps et le vôtre. - + 2017
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Concentré, dense, massif et sérieux, comme le Charmes tout à l’heure, jugement réservé, laissons faire le vin. Terre, champignons, girolles, cèpes, fruits blancs sublimes entre pêche blanche et poire, des fleurs, des arbres, acacia, mimosa, oeillets blancs, lys, miel de Causse, résine, violette, tabac de Virginie et tabac Turc, un côte Moyen-oriental avec une note musquée, une noix de muscade, une rasade de cinq épices, vraiment complexe, fumée, cardamome, métal-fonte, écorce….. Bouche avec un fruit juste énorme, une Passe Crassane, une Williams, une Boskoop, une Golden, masse de vin à la maturité fantastique, on avance dans les profondeurs de la matière d’une densité phénoménale sans dureté, finale colossale, que dire !
- + 2016
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Comme pour leurs plus jeunes compagnes, ces vénérables vignes de Charmes regardent davantage du côté des Perrières que de celui du Batard, vers lequel s’établit usuellement la correspondance. C’est le côté hiératique, résolument yang du millésime qui porte l’expression vers le haut de la colline. Vin au nez profond, arômes concentrés de fruits blancs et de fruits confits, c’est dense, c’est aussi très pur, l’intégration du boisé est juste parfaite laissant s’exprimer toute la fraîcheur du vin. Il y a un côté viande blanche, un côté gibier à plumes aussi, épices subtiles et complexes, genièvre, Sitchuan, voir cardamome et gingembre. La bouche est d’une grande générosité de fruit, raisin, poires, Comice à Williams, allonge phénoménale (pas la première fois), persistance de grand cru. Un instant je voudrais m’arrêter sur ce grand cépage qu’est le chardonnay, pour dire, et c’est le plus grand hommage qu’on puisse rendre, tant à lui qu’au vigneron, que jamais on ne pense à lui comme cépage, comme finalité en soi, non, il est le média idéal, il est le serviteur zélé du millésime et du terroir, privilégiant ici l’un, tantôt l’autre, souvent les deux, fidèle traducteur de ce qui s’est produit.
- + 2015
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
On a évoqué dans la courte introduction les millésimes 2005 et 2009, où ces vieilles vignes ont fait merveille. Logique qu’elles ré-éditent l’exploit en 2015, millésime qui partage plusieurs points communs avec ses deux aînés. Nez raffiné et profond, grande pureté de fruit, la référence au Batard, voir au Montrachet vient immédiatement à l’esprit. Densité, concentration mais toujours d’une grande fraîcheur, il y a tout, fleurs, fruits pochés, fruits confits, agrumes….. goayave, raisin, poire, lactique raffiné comme une Chantilly légère parfumée à la violette. La matière en bouche est vraiment difficile à déplacer tant elle est démesurée, aucune lourdeur, aucune trace de charge alcoolique excessive, le fruit fait constamment jeu égal avec la structure. Lorsque vient la finale, après un formidable coup de poing en plein sternum, la persistance est irréelle et les équilibres parfaits durant cette bonne minute et demie que dure le phénomène. On croît rêver et pourtant, tout cela est bien réel.
- + 2014
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
Nez concentré, fruits blancs-Boskop-poire Williams, miel de montagne, caramel, quatre-quarts-frangipane, anis, fleurs-violette. Très massif, profond et sérieux, marqué par le minéral de la roche, l’aromatique du vin se rafraîchit considérablement à l’oxydation, rendant les fruits plus rieurs, grande allure type Batard-Montrachet. Beaucoup de fruit en bouche, charnu et dense, reste ample et élastique malgré la concentration de matière, longueur superlative, très grand vin en devenir, avec une persistance de fruit bien au-delà de la finale.
- + 2013
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Raphael GIMENEZ-FAUVETY, société De Corps et d’Esprit à Paris
L’aération change complètement la donne et obtient que le vin se libère de ses chaînes. Nez de beurre frais, praline, fleurs, sophistiqué et classieux, tendance le Batard de Puligny (ce que ce vin évoque à chaque millésime, y compris dans celui ci).
Fruits blancs et jaunes, banane écrasée, yogourt, poire Comice, miel de lavande, une seconde j’ai vu passer de nouveau un grand riesling Allemand. Bouche avec du jus et de l’énergie, fruits blancs, agrumes- citron vert-goayave-kiwi, quelque chose de salé, pourrait évoluer comme un 2008, mais à pas plus lents. La finale, droite, intense et sérieuse ferait penser à un cocktail avec de la Perrière et du Chevalier. Possiblement un grand vin, verdict à une échéance inconnue.
- + 2011
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La vendange 2013 sera le centième pour ces vignes. Là où bon nombre de vignerons écrivent ce « logo vendeur » sur leurs étiquettes, ici, je crois qu’on a le droit. L’expression d’un Meursault Charmes, est un peu dépassée par le caractère colossal du vin qui, subrepticement, monte la colline en direction de son voisin du nord. L’esprit de 2011, l’âge des vignes, dont on comprend qu’elles sont au contact de la roche, tout concoure à rendre le vin plus froid, gommant une partie de la sensualité du Charmes, mettant en avant le caractère magnifiquement psychorigide de la Perrière.
Nez empyreumatique, dense, concentré, se livre peu, ce qui paraît sain. on sent des agrumes dans le paysage, mais ils sont vraiment cachés derrière, kiwi, fruit de la passion, orange sanguine. La bouche déménage, j’écris « assez colossal le mec », mais le côté savoureux, finalement très équilibré de la bouche, dans le cadre d’une tension permanente, fait penser que les choses ne peuvent que bien se passer durant la garde, car il est bien évident que ce vin ne doit pas être bu avant une bonne dizaine d’années de cave. Longueur impressionnante, voir intimidante, le monstre doit s’assagir.
- + 2010
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On pensait être arrivé à une profondeur extrême, mais nous voici rendus aux abysses même de la planète, dans les fosses insondables des îles Marianne. Le nez est en effet abyssal et la minéralité intimidante. Fruits blancs, fruits secs, noisette, pignons, amande grillée (et pas par l’élevage), fleurs blanches et jaunes, nougat.
Bouche fruit, raisin, pêche blanche à jaune, aucune lourdeur dans ce vin, uniquement de la force, la finale est indescriptible, tout ce que je peux en dire, c’est que l’envahissement est total et que je peux mesurer objectivement, au moins deux minutes de persistance. Qu’est-ce qu’un très grand vin si celui ci n’en est pas un ? Je devrais mettre 100, disons que je mets le maximum que vous mettriez si vous étiez renversé par des vieilles vignes de Charmes. - + 2009
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Fleurs, violette, nougat, chocolat au lait, champignons, viande de veau, praline, charnel. La bouche est énorme, jus et fruit monstres, des couches de matière superposées, encore praline, os de veau, lactique, porcelet-agneau de lait, on pense au roi du coin, je note pour finir : Ca déménage. Très grand vin.